Zen 22-02-17
Le
moment zen
La
rupture avec Frédérique et Loulou a provoqué en moi un choc émotif dont j'ai énormément
souffert.
J'ai
alors décidé de faire du Zen dans un dojo, fondé dans le quatorzième
arrondissement par un moine zen venu du Japon, Maître Teshimaru.
J'y
allais deux fois par jour pour des séances qui duraient deux heures.
Le
Maître insistait beaucoup sur la posture : position assise en tailleur sur un
petit coussin. C'était une position très difficile pour moi, mais après
quelques temps, j'ai ressenti ses bienfaits corporels.
Mon
dos me faisait moins mal et je commençais à comprendre le fonctionnement de mon
cerveau, l'immobilité aidant à suivre l'incohérence de ses propres pensées.
Nous
étions assis face au mur, les yeux presque fermés, luttant contre les douleurs
des jambes. La voix du Maître Teshimaru racontait, dans un anglais japonisant,
des histoires du bouddha. La musique de cette voix permettait à notre pensée de se reposer et à notre
corps d'oublier ses douleurs.
J'ai
beaucoup appris à écouter grâce à ces moments de méditation.
Quand
les douleurs étaient insupportables, il était permis de demander une aide en
levant la main, un des assistant du Maître venait derrière nous avec une longue
baguette entière bois plate et nous assénait un petit coup sur chaque épaule.
Pour nous débutants, nous sentions que ces deux petits gestes nous décontractaient
entièrement.
Récemment,
j'ai retrouvé sur YouTube les personnes qui ont commencé avec moi cet
enseignement. Ils sont aujourd'hui les chefs des mouvements zen en Europe.
J'ai
quitté le Maître Teshimaru très dignement en lui serrant la main, ayant été blessé
par les remarques antisémites qui circulaient dans les vestiaires. Ces
vestiaires où l'on quittait nos vêtements civils pour revêtir les robes de
moine.
En
devenant moine, j'ai été tondu. Lorsque le Maître m'a donné mon nom japonais,
il m'a remis une enveloppe avec une mèche de mes cheveux.
J'ai
gardé mes deux robes de moine, la noire du début et la blanche de la fin.
À
cette période, André est venu à Paris pour un court séjour.
Je
suis allé le visiter dans sa chambre d'hôtel qui se trouvait à proximité de la
rue du Faubourg Montmartre. C'est là aussi que se trouvait une grande partie
des restaurants tunisiens.
J'étais très ému de le
voir. Encore sous le choc de ma rupture avec Frédérique, j'ai essayé de lui en
parler.
Ce
fut une erreur. André n'aimait pas entendre ce genre d'histoire.
Cela
m'a rendu triste, ce n'est qu'après des années que j'ai compris que sa propre
sensibilité ne pouvait supporter les histoires de rupture passionnelle.
0 Comments:
Post a Comment
<< Home