06-03-17 lendemain de la date civile du jour anniversaire de la naissance d’André
06-03-17
Hier, le cinq mars deux mil dix-sept, était la date (civile)
du jour anniversaire de la naissance d’André.
Un élève d’André, Mickaël Volpe, compositeur et pédagogue, avait
organisé un colloque à l’Académie de Musique de Jérusalem. Il avait invité une
dizaine de personnes, qui furent des élèves, connaissances, et collègues d’André
à raconter leurs liens avec lui. Selon la nature de leurs relations avec André,
relations musicales, amicales, et professionnelles, ils commentèrent en interprétant.
Chacun donna son point de vue, qui, comme tout point de vue, n’éclaire qu’une
direction.
Au début de l’après-midi, après la conférence d’un
compositeur, Gideon Levinson, qui avait beaucoup fréquenté André, le ton monta,
et une tension s’est créée. Gideon Levinson, dont les dires avaient provoqué
ces réactions, avait énormément travaillé sur son texte, dans un hébreu
littéraire et difficile. Les réactions ont été assez violentes. Sa manière de
vouloir clarifier en expliquant les œuvres et les comportements d’André, a
provoqué, même chez moi, une irritation. Je réussis à parler, en hébreu, après
toutes les interventions du public, très ému, car je n’ai pas l’habitude de
parler dans de tels évènements pour donner du jeu à ce qui venait de se passer,
en disant : « André me parlait souvent, quand je le poussais à se
définir davantage, qu’il sentait qu’il était comme un nuage (le nuage ayant une
forme indéfinissable), qui pouvait prendre n’importe quelle forme ». Mon
intention était de brouiller les impressions faites par le discours de Gideon
pouvaient laisser sur le public. Trop de définitions peuvent fixer et enlever
le « jeu » qu’André avait cherché toute sa vie. Eviter la fixité qui
rend mortelle la vie.
Le colloque s’est terminé à dix-huit heures, et nous sommes
partis avec Ruth en direction d’une petite ville, Savion, où devait se donner
un concert avec des œuvres d’André. Le concert fut long, émouvant. Beaucoup de
musiciens participèrent, pianistes, violoncellistes, chanteurs.
Yaïr Hajdu, son fils aîné, présenta la soirée, en détaillant
et en expliquant les différentes facettes de la personnalité musicale d’André.
Il joua et chanta une chanson de Brassens à la guitare. Il interpréta « le
Plat Pays » de Jacques Brel, en étant accompagné par une très bonne
pianiste, qui fait partie de l’association des professeurs de piano. Cette
association a beaucoup travaillé pour promouvoir les œuvres pédagogiques
pianistiques qu’André a composées, continuant la tradition de Bartók. Yaïr avait
donné des concerts avec son père, concerts entièrement fondés sur les chansons
de G. Brassens et de J. Brel.
André racontait qu’il avait appris le français en arrivant à
Paris, habitant chez son oncle, le frère de sa mère, en écoutant les chansons
de Brassens.
Les traductions des poèmes ont été faites par André, son
fils continuant à traduire les textes de ces merveilleux poètes.
Cette journée et cette soirée autour d’André se termina. Je
revins à Jérusalem dans la voiture de Yoni Niv, élève très proche d’André,
violoncelliste, avec qui je voudrais enregistrer un disque à partir des
soixante-dix-huit pièces de guitare écrites par André. Yoni, est un très bon
musicien et improvisateur, je voudrais, dans le disque que je me propose de
faire avec lui et Yaniv S., improviser pour élargir, c’est-à-dire souffler
comme on gonfle un ballon, ces pièces.
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