souvenirs de ma relation avec André Hajdu 08-11-16 partie 5
Nous voulons comprendre, mais nous ne n’apercevons pas de l’immensité
de cette tâche.
Rechercher ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas. Est – ce cela
le discernement ? La vérité est mouvante. Il n’y a pas de vérité fixe. La
seule vérité fixe, c’est la mort. Dans la langue hébraïque, « emeth »
(« vérité ») / « meth » (« mort »). Voire l’écriture
de ce mot en hébreu et l’écouter, nous fait comprendre de suite, le lien et le
mouvement pour aimer la vie et la choisir, comme il est dit « choisis la
vie et non la mort ». André avait la vie. A l’un de ses derniers séjours à
l’hôpital, après une consultation des médecins, Ruth lui demandait de choisir
entre les traitements que ceux – ci proposaient, il avait répondu : « je
veux vivre ».
André ne se plaignait pas, et, pendant les années de sa
maladie, avec moi, il n’a jamais évoqué la mort.
Le médecin avait dit à André « vous manquez de
fer ». On lui a donné du fer. Pour faire un jeu de mots, je lui ai dit à l’oreille :
« tu sais, le médecin a dit que tu manquais de fer / faire ». Déjà,
il ne voulait plus se lever du lit, et je voulais l’inciter à sortir de cet
état pour l’empêcher de devenir grabataire.
Il y a un mystère dans les langues. La langue sonne d’abord,
et ensuite s’écrit. Si l’on n’ouvre pas l’oreille, on ne voit pas les voix.
« Fer », c’est « fer ». Mais « faire », c’est
aussi « faire ».
André au café avec Yoni Niv
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