Monday, December 05, 2016

souvenirs de ma relation avec André 20-09-16 partie 1

20/09

Penser la science et ses effets nous ont ôté le sourire.
La technologie et ses bienfaits, celui surtout de l'accès à la connaissance m'a permis de m'épanouir.
Le rire m'aide à mieux respirer et à mieux comprendre.

Depuis l'âge de 17 ans, André me parlait de l'âme.
Ce MOT est apparu souvent dans nos conversations. Son insistance à évoquer l'âme me mettait en tension car à  cette époque ce mot me semblait incompréhensible.
Je me donnais l'illusion de l'appréhender. Mais en réalité je ne savais pas vraiment ce qu'il voulait dire.

En réalisant que je ne comprenais pas ce mot, j'ai commencé à l'étudier grâce aux conférences que j'écoutais en cherchant sur le net.
De nouvelles associations sont apparues pour mieux décrypter ce mot.

La traduction du mot âme en hébreu et dans les sonorités de l'hébreu הנשמה l'âme et הנשימה la respiration
Cela veut-il dire que la vie va avec la respiration ?
Dans d'autres traditions nous retrouvons la même idée. Le Chi chinois nous enseigne aussi que le principe vital se retrouve dans la respiration et dans le ventre. Cette énergie qui vient du ventre, et bien les chercheurs ont découvert qu'il y a autant de neurones dans l'estomac que dans la tête.
L'estomac serait un 2e cerveau.

En anglais il y a aussi une distinction entre le mind et le soûl.
La respiration maintient le corps.
Comment l'âme fonctionne t'elle par rapport au corps ?
Comment arriver à partir de ces distinctions âme-corps-esprit à clarifier nos concepts ?
Qu'est-ce que l'esprit ? Je ne me souviens pas qu'André me parlait de l'esprit.  Non lui insistait et mettait toujours plus l'accent  sur l'âme.
Ces études m'ont aidé à sentir mon âme.

Jusqu'à présent ces questions m'inquiètent !
Dans la musique comment fonctionne l'âme quand un artiste joue et que son corps y participe ?
Soigner son âme ? Est-ce soigner son corps ?

Je repense encore à l'énorme responsabilité, une responsabilité qui venait du cœur, du sentiment de vouloir aider André dans ses difficultés face à la maladie.   
Je lui ai alors proposé des massages.
J'avais commencé à l'aider lors de sa première chimiothérapie et puis pendant quelques temps, le rapport tactile aêtre interrompu.

Au mois d'août,  il a reçu sa dernière chimiothérapie. Les médecins avaient jugé qu'il était guéri de ce cancer mais n'avaient pas détecté le virus qui l'a emporté en quelques jours.  André est mort d'une inflammation des bronches ne pouvant plus manger, boire, parler.

En le soignant j'avais constaté que son corps était très chaud sans penser qu'il avait de la fièvre.
J'ai interprété cette chaleur par le fait qu'il voulait toujours être couvert. Il avait froid même dans ces chaleurs du mois d'août.
Je n'avais pas fait le rapprochement entre la fièvre et la chaleur.
3 jours ont suffi pour que le virus gagne très rapidement du terrain.

Dimanche matin, Ruth a appelé les médecins qui l'ont dirigé au service des urgences. En téléphonant à Ruth, elle m'a raconté le déroulement de la nuit et le transfert d'André aux urgences.
J'ai immédiatement pris un taxi pour l'hôpital. Le chauffeur de taxi a été admirable, il n'a pas voulu déranger mon trouble. Nous avons échangé quelques paroles qui m'ont réconforté et en arrivant à l'hôpital il s'est excusé du temps perdu à cause des embouteillages.

En arrivant dans le service, j'ai trouvé André et Ruth étaient installés dans un petit box.
Le médecin est arrivé pour effectuer la pose d'un cathéter à la base du cou pour administrer les traitements, les infirmières n'ayant pu trouver de veine.
Ruth ne pouvait pas supporter d'assister à cette intervention. Elle a demandé à  ce que ce soit moi qui maintienne la tête de son mari.
J'ai tenu la tête d'André tout en lui parlant pour lui expliquer ce qu'on lui faisait.  Je le rassurais tout en lui promettant que l'opération serait bientôt terminée.
Nous avons dû attendre jusqu'à 14h pour qu'une place se libère dans le service de médecine générale faute de lit en oncologie.

J'ai rapidement vu sur son visage les effets de la réanimation. La couleur sombre de son visage s'estompait.
Il articulait des sons que l'on entendait pas.  S'apercevant qu'on ne le comprenait pas il agitait ses mains.  D.E.  et Yoni Niv étaient avec nous dans le box et essayaient de donner une interprétation aux gestes d'André 

Je suis revenu à l'hôpital ce dimanche soir vers 19.00 et j'ai proposé à Ruth d'aller se reposer. Je resterai à côté de lui la nuit. Elle m'a annoncé que ses enfants avaient engagé une dame qui le garderait jusqu'à 7h du matin.

Vers 8h, Shmoulik, un ami qui se considère comme son fils adoptif est venu et a proposé à Ruth d'aller prendre un café.
Dans ce moment de solitude, les machines ont commencé à sonner. Les réanimateurs sont venus.  Que s'est-il passé ? Je ne sais pas.
André était devenu très sensible aux bruits des machines qui le maintenaient en vie.
Il était sourd depuis quelques années et ne supportait pas du tout ses prothèses  auditives. J'ai même douté de sa surdité,  j'avais l'impression qu'il entendait ce qu'il voulait bien entendre
Son rapport à la technologie était étrange. Ce n'était pas un refus mais une manière de l'ignorer.
Il ne savait pas mettre ses appareils auditifs. Il n'avait jamais supporté le contact d'une alliance.....

Comment vivait-il ce rapport avec les prothèses et pourquoi ne supportait-il pas ces corps 
étrangers. 


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